)-4.png)
Le SDG Lab a modéré une session du Geneva Health Forum sur les liens entre la COVID-19 et les Objectifs de Développement Durable (ODD).
Pour introduire le thème de la séance, la directrice Nadia Isler a rappelé l’essence même des ODD: “Le développement ne sera durable que si il est approché de manière systémique et interdisciplinaire”.
Elle a donné la parole au Professeur Didier Wernli, qui travaille sur la gouvernance des maladies infectieuses. Il va publier une note de recommandation pour le Geneva Policy-Science interface sur la résilience sociale à la COVID-19, en collaboration avec vingt co-auteurs de sciences naturelles et de sciences sociales. Il a donné une définition de la résilience qui est la capacité des systèmes à faire face aux chocs. Il s’agit aussi de la relation entre les vulnérabilités, l’ampleur et la nature des chocs.
L’intersectorialité se retrouve à son sens dans trois grands aspects de la réponse à la crise:
- La vulnérabilité des systèmes, cette notion n’étant pas limitée à la santé de la population. Il s’agit aussi des vulnérabilités sociale, économique, environnementale.
- L’ordre des priorités donné aux réponses de crises. Certains ont préféré des mesures efficaces à court terme, d’autres à long terme.
- Les interfaces entre science et politique pour une bonne gouvernance.
Mme Isler a ensuite demandé au Pr. Wernli ce qu’on a retenu des autres crises sanitaires.
Selon lui la transversalité n’est pas nouvelle mais l’étendue de la crise réaffirme sa nécessité. Les forces de travail spécialisées sont très importantes et permettent de réagir rapidement, mais il faut aussi garder une vue d’ensemble.
La professeure de droit Stéphanie Dragon s’est interrogée sur l’utilité du droit pour la réponse aux grandes questions de santé globale. Aujourd’hui, l’impression est que les droits humains sont malmenés par la pandémie et les réponses à la crise. Pourtant ils sont placés au centre des discussions. Même s’ils sont perçus sous le prisme négatif de ce qui va à leur encontre, ils sont étudiés et mis en avant.
Le Secrétaire Général des Nations Unies a rappellé qu’il faut utiliser les droits humains pour orienter l’action contre la pandémie. Dans ce cadre, les mesures doivent être conformes au droit, proportionnées, nécessaires, non discriminatoires.
Le Docteur Alexandre Hedjazi travaille sur le lien entre l’environnement bâti et l’environnement naturel, pour voir où les villes peuvent réduire leur impact négatif sur l’environnement, et comment accélérer la course vers la durabilité.
L’Université de Genève et l’Université de Zurich ont développé un outil, le Swiss Data Cube pour l’observation satellite des faits environnementaux. Les deux universités travaillent ensemble pour comprendre la crise de manière intégrée. L’interdisciplinarité est parfois difficile à mettre en place. Trouver des dénominateurs communs peut aider, comme aujourd’hui l’identification des vulnérabilités, des risques.
Le Professeur Karl Blanchet a mis en avant l’importance des réponses systémiques dans les contextes de sociétés fragilisées. Les règles et recommandations qui sont prises à grande échelle sont souvent inapplicables aux contextes locaux sensibles. Pour répondre aux questions posées par ces défis de contexte, la COVID-19 humanitarian platform a été créée. Il s’agit d’une collection de bonnes pratiques et d’innovations mises en place sur le terrain, accessibles à tous.
Enfin, Mme. Isler a interrogé le Pr. Blanchet sur le rôle d’une approche systémique pour assurer l’accès au vaccin pour tous.
L’accès au vaccin aujourd’hui pose plusieurs questions. Comment assurer l’accès aux personnes non-nationales (réfugiés…)? Comment gagner la confiance des populations sur l’efficacité et la nécessité du vaccin? Comment être sûr que le vaccin pourra être acheté par tous les pays? Ces discussions sont complexes et commencent à émerger dans différents cadres.